[Le fil s'est envolé]
Je pense encore à toi. Presque tous les jours, je crois. Comme encore attaché au fil qui nous serrait. Celui qu’on a fabriqué à deux, qui s’emmêle et qui fait des nœuds. Un nœud bien solide comme dans l’estomac. Il était invisible pour moi, je ne voulais pas trop le voir, je voulais m’en détacher un peu. Ne pas trop s’attacher pour pouvoir s’enfuir n’importe où, n’importe quand, sûrement. Je croyais que ça durerait. Que le fil était bien noué. Mais je m’suis trompé. Alors, le temps est passé. La paire de ciseaux sur le bureau. Et couper le fil qui nous attache l’un à l’autre. Tu n'as rien pu dire. Ma main a agit sans trop me le dire. Comme une évidence. Attraper la même paire de ciseaux pour découper nos souvenirs. Tous les moments passés ensemble qui s’éparpillent en bouts d’papier.
Quelques-uns deviennent de vieux cauchemars quand d’autres partent tout simplement à la poubelle. Tes paroles se dissipent dans les airs et je ne cherche pas à les rattraper. Tu croyais à ce fil enlacé. Mais je n’ai pas su le tenir comme il fallait. Les nuages se sont installés sans que j’ai pu les souffler. Et peut-être même qu’au fond, je préférais les laisser. Dès que tu as mis ta main dans la mienne mon estomac s’est noué. Dès que tu as mis ta main dans la mienne, je me suis mise à douter. Tes grands bras n’étaient pas pour moi.
Je croyais que ça durerait. Que le fil était bien noué. Mais je m’suis trompé. Alors, le temps est passé. La paire de ciseaux sur le bureau. J’ai coupé.
Incrustation d'une image de presse
*
Et les paupières fermées, un autre visage…je souris, mais j’aimerais pouvoir l’effacer.