# 41 Chroniques : my heart is beating like a jungle drum...?

Mon périple job d'été dans les bureaux va-t-il vraiment être intéressant, c'est ce que je me demande. Mais après tout c'est surtout le prétexte pour vous parler d'autres choses, par voies détournés. Parfois. Peut être. Et aussi pour retrouver mes mots. Surtout. Aujourd'hui, des bavardages en tout genre. A cinq dans la pièce, ça y va bon train. Et l'émission de M6 d'hier soir, ah ouai t'as vu. Et c'est parti pour un quart d'heure de critique, ah ouai ces deux là ils vont bien ensemble et lui qu'est ce qu'il est moche. En avant les préjugés, en avant les critiques sans argument et le voyeurisme de bas étage. Et moi qui me répète dans la tête, tais toi, tais toi, taisez vous. Mais non, je ne fais pas la loi dans le bureau, je me fais discrète. Je ne parle de moi que quand on me pose des questions. Je ne lance pas la conversation, je m'immisce dans certaines discussions seulement si la situation s'y prête. Je ne veux rien révéler de trop. Je refuse de les laisser envahir ma vie. Oh, ça non. Je travaille de mon côté, je pose des questions sur le travail. Je fais la fille concentrée et ça marche. Et quelque part, j'essaie de faire la sourde oreille, c'est comme ça que je m'en sors bien, et que j'évite de m'énerver intérieurement. A trop les écouter, j'en deviendrai comme elle, et c'est bien ce qu'il a failli se passer l'année dernière. J'ose espérer que ce soit ma dernière année parmi elles. La musique dans la voiture, le matin, le soir me donnent un peu d'entrain. C'est comme ça que les journées passent plus vite, et me paraissent avoir surtout plus d'intérêt. Les heures s'égrènent et mon porte monnaie se rempli, je n'oublie pas, je n'oublie pas.

Emiliana Torrini, Me & Armini (12 songs)