# 32 Chroniques : sur le seuil
Les couloirs de l'université sont déserts
et ont ce goût amer.
Un goût d'absence, de vide.
Il n'y a pas que les couloirs qui se vident.
Un air de déprime. Alors,
S'affairer sur un workshop.
Les étudiants, le groupe, le projet.
Coordonner, téléphoner, subir un peu.
Et créer. Expliquer au public. Faire visiter.
Ne plus avoir de temps pour écrire le mémoire.
Courrir après les heures.
Des tas de pensées qui traversent l'esprit. Sur tout, sur toute la vie.
Etre inquiète.
Etre en colère.
Avoir envie de hurler parfois.
Mais hurler en silence. On n'entends pas.
On n'entends pas.
Trop tard. Trop tard.
C'est le printemps.
De la musique, un train, du soleil, un concert, un appareil photo, une conversation, un fou rire.
Emiliana Torrini, Sunnyroad