# 23 Chroniques : janvier 2009
L'échange, de Clint Eastwood (2008)
Bande son : Emiliana Torrini
ROMAN GRAPHIQUE (extrait)
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[CARNETS en cours]
PolaIsDeadButShegiveHerOwn.
24 janvier 2009, 4.00 A.M [Tempête]
- - - 26 janvier - - -
Bob Dylan et la pluie qui tombe. Un peu de ciel bleu apparaît quand même.
Un signe de. Peut être. Je repense à ce week-end hors du temps.
Le réveil à 6h du matin.
Une porte qui claque.
Le bruit du vent. Les rafales.
Le rythme des arbres qui courbent.
Le sommeil qui revient un peu. Et puis, se lever.
L’absence d’électricité. Les bougies.
La casserole. Le lait réchauffé sur le gaz.
La radio avec des piles. 130 à 140km/heure.
Ca souffle. Ca souffle fort.
Les informations. Il faut attendre.
Il faut savoir être patient.
Ne pas trop s’inquiéter. Ne pas avoir peur du vent qui souffle.
Du vent qui souffle fort.
La terre se soulève. Les racines voient la lumière du jour. La terre se soulève. Il va bientôt tomber.
J’attends. A la fenêtre.
J’attends. Le vent. Les rafales. Le souffle.
Qui nous emporte aussi.
Je commence à avoir des maux de tête.
Le vent se calme. On respire enfin. Un peu.
J’attends. Le vent souffle. Les rafales. Le vent revient.
Le vent ne part pas. Le vent est encore là.
J’attends, je fixe l’arbre du regard.
Et il finit par tomber.
Du bon côté.
(...)
Avec la pluie, la rivière monte. (...)
On veille par la fenêtre. (...)
L’eau n’est pas loin.
Pas d’électricité. Le calme plat.
Je bricole mon appareil.
Mais non.
La triste m’empare à nouveau. Comme vendredi matin.
Les larmes aux yeux.
Mon polaroïd est tombé. Mon polaroïd n’est pas réparable.
[PolaIsDeadButShegiveHerOwn.]
Et à 15h. C’est le calme plat.
Le vent est parti. Le vent n’est plus là.
Comme si rien ne s’était passé.
Comme si tout était illusion.
Le vent ne souffle plus.
L’arbre est au sol. Déraciné. Les branches dorment sur la pelouse.
Les pancartes se sont envolées chez les voisins. Les panneaux de signalisation se sont couchés au sol.
Des sapins sont tombés le long des routes. Le cours de danse est maintenu.
J’ai pris le volant, convaincu par le calme après la tempête. On a fini le cours dans l’obscurité.
Les coupures de courant reviennent. On dîne à la bougie.
On traverse la maison à la lampe électrique.
Je passe la main sur les murs, les yeux fermés, je compte mes pas.
Le vent est parti, le vent n’est plus là.
Comme si rien ne s’était passé. Comme si.
* * *
A BORD DU DARJEELING LIMITED, Wes Anderson (2008)
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Bande son : Miss Kittin, Professionnal Distorsion